Pas besoin de vous faire un dessin, avec une consommation qui a été multipliée par 5 en un siècle, le sucre est partout autour de nous. Vous le trouverez dans des aliments sucrés, mais aussi salés. Les rayons des grandes surfaces en sont farcis et prennent de plus en plus d’ampleur chaque année. En tant que parents, c’est un véritable challenge que d’éviter les produits sucrés pour nos enfants.

Mon expérience de maman m’a enseigné de nombreuses notions évidentes et pas toujours appliquées. Cet article n’a pas pour objectif de vous faire culpabiliser, ni de vous montrer du doigt, mais simplement de vous partager mes conseils et astuces pour modifier certaines de vos habitudes face au sucre.

C’est vous le chef !

J’entends encore trop de parents me dire : « Je ne peux pas faire autrement, ils ne veulent que ça. Ils refusent lorsque je leur propose autre chose. Ils veulent de la confiture, ils veulent des aliments sucrés et de la pâte à tartiner, je n’arrive pas à leur dire non ».

Dans un premier temps, remettons les choses à leur place ! VOUS êtes le parent, c’est vous qui décidez. Donner le choix à un tout petit n’est pas une solution, il choisira souvent le produit le plus riche. Par exemple, si vous lui dites : « préfères-tu de l’eau pétillante ou du jus d’abricot ? », il choisira le jus de fruit, dans la majorité des cas. Pourtant, si l’enfant n’est pas habitué aux produits sucrés, vous verrez que plus tard il sera très modéré dans sa consommation. Ce n’est pas de la maltraitance pour autant. Bien au contraire, vous lui rendez service !

On se laisse parfois trop manipuler par les enfants. Je ne vous conseille pas d’être ultra-rigide, mais simplement d’instaurer quelques règles pour cadrer les choses. Eh puis si votre enfant n’a jamais vu de pâte à tartiner industrielle chez vous, il serait étonnant qu’il en réclame.

Il ne s’agit pas d’éliminer toute forme de sucre, il ne s’agit pas d’être hyper drastique, ni d’avoir une alimentation parfaite et 100 % saine. Il s’agit simplement de faire comprendre à l’enfant que le sucre n’est pas systématique, ni au petit-déjeuner, ni au goûter, ni au dessert. Il y a d’autres moyens de le rassasier en lui faisant plaisir. Je connais peu d’enfants qui refusent un morceau de fromage sur du pain, par exemple.

Je vous conseille d’appliquer la fameuse règle du 80-20, celle-ci me tient beaucoup à cœur : 80 % sain et 20 % trash. C’est-à-dire, 20 % de gros plaisirs, sans faire trop attention à la provenance des aliments.

Prenons l’exemple des bonbons. Parce que je ne suis quand même pas tyrannique, il y a des bonbons chez nous, mais dans une petite boite. À chaque fois que mes enfants reviennent d’un anniversaire ou d’une fête d’Halloween avec des bonbons, je les range à l’intérieur et les place en hauteur, afin qu’ils ne soient pas tentés chaque jour de l’ouvrir. Ils m’en demandent occasionnellement, le week-end par exemple. Et vu qu’ils n’en consomment pas souvent, ils n’ont besoin que d’un ou deux bonbons pour être satisfaits. Ils ont simplement perdu l’habitude du sucre ! Si la boite est trop pleine, je fais plaisir à d’autres personnes. 

J’observe chez de trop nombreuses familles, un placard à confiseries bourré à ras bord, dans lequel les enfants piochent à loisir. Pour certains parents, c’est normal et ça ne porte pas à conséquence. Pourtant, nous savons aujourd’hui ce que fait le sucre sur notre organisme, sans parler, de l’addiction et de l’obésité.

Le sucre : une histoire d’habitudes

Finalement, la clé c’est de changer les habitudes de vos enfants.

Pour le petit-déjeuner par exemple, il est très important de diminuer les sources de sucre. Le petit-déjeuner occidental classique n’est pourtant composé que de sucre : un verre de jus d’orange (4 morceaux de sucre), des céréales industrielles dans du lait, de la confiture ou du Nutella (4 sucres dans une cuillère à soupe de pâte à tartiner). Tout pour générer chez votre enfant un pic de glycémie important. Cette hausse de sucre dans son sang va, entre autres, occasionner un coup de pompe en milieu de matinée et une nouvelle sensation de faim. 

Pour couronner le tout, si votre enfant a déjà des problèmes de poids, une consommation de sucre dès le matin ne va rien arranger. N’oublions pas qu’il va certainement en consommer à la cantine et au goûter…

Vous me direz : « Ok, mais quel petit-déjeuner lui proposer ? » Tout d’abord, il est bon de varier. Vous n’êtes pas obligée de proposer le même petit-déjeuner chaque matin de l’année.

Chez nous, le matin, c’est un bol de «lait » d’avoine ou d’amandes (aujourd’hui nous devons employer le mot « jus », car les propriétés ne sont pas celles du lait animal.). Nous avons fait le choix de ne plus consommer de lait de vache pour de multiples raisons. Ils sont habitués aux «jus » végétaux et ils adorent ça. Cela permet de limiter la quantité de produits laitiers animaux puisqu’ils en consomment déjà la cantine et que c’est déjà trop.

Nous pourrions ajouter du cacao en poudre dans le jus d’avoine, mais ils l’aiment nature. Ils complètent parfois par une tranche de pain beurrée. C’est variable en fonction des envies du jour. Un peu de purée d’amandes (non sucrée) ou de noisette sur la tartine est délicieux et très rassasiant aussi.

Parfois, nous avons une bonne brioche maison ou du boulanger, ou un bon pain complet. Il m’arrive également de faire des crêpes en variant les farines (blés anciens, sarrasin…). Je peux aussi parfois acheter des flocons d’avoine ou des céréales en vrac au magasin bio, sans sucre ajouté bien entendu. Varier les plaisirs leur permet de ne pas ancrer une habitude ou une autre et surtout d’avoir différents apports nutritionnels, car c’est aussi ça manger équilibré. 

Si vos enfants apprécient les œufs ou le fromage, il est très sain de leur offrir les graisses et les protéines le matin. Vous pouvez être sûr qu’ils seront rassasiés jusqu’à l’heure du déjeuner. Cette action contribue aussi à les déshabituer des excès de sucre.

Certaines familles proposent des chocolats en poudre à leurs enfants, pas du cacao pur, plutôt le paquet jaune avec le lapin, vous voyez 😉 ? C’est juste une bombe de sucre, il y a 50 % de sucre dans le paquet, c’est bien trop. Sans parler des parents qui ajoutent du sucre en plus dans le bol. Là, attention aux dégâts. N’oublions pas non plus que le sucre à tendance à rendre les enfants hyperactifs. Si votre enfant est une vraie pile électrique, essayez de diminuer progressivement le sucre, vous allez comprendre la différence !

Votre enfant a besoin de se déshabituer des goûts excessivement sucrés. Vous ferez cela tout simplement en diminuant les quantités petit à petit. Si, par exemple, vous lui mettez habituellement une cuillère à café de sucre dans son bol, à partir de la semaine prochaine, vous lui mettrez une demi-cuillère, il va s’y habituer. Et puis un jour, vous n’allez plus lui en mettre du tout et il ne va pas s’en rendre compte, et ainsi de suite.

Il ne tient qu’à vous de ne pas acheter d’aliments industriels transformés et sucrés. Vous pouvez très bien acheter (ou faire) des ingrédients bruts, par exemple cacao brut, purée de noisettes brute… Votre famille et vous retrouverez les véritables saveurs des aliments. Un aliment savoureux n’a pas besoin d’exhausteur de goût comme le sucre pour vous satisfaire.

Ne pas négliger le plaisir

À la maison, notre alimentation est chaque jour un plaisir, mais les gros extras plaisirs arrivent généralement le week-end. Par exemple, si l’on mange un bon burger-frites à la maison, les enfants savent que c’est le week-end, ça ne va pas être une habitude, plusieurs fois par semaine, comme de trop nombreux enfants aujourd’hui le vivent.

Vous verrez qu’avec ces changements, vos enfants vont avoir de gros plaisirs qui sont finalement simples et sains. Par exemple, pour faire plaisir à mes enfants, il suffit de leur préparer des sushis, c’est sain et c’est bien loin de la pizza au niveau nutritionnel…J’ai appris à les faire moi-même, je choisis des ingrédients sains, comme la truite fumée (bien moins polluée que le saumon).

En réalité, mes enfants ont quasiment les mêmes goûts que moi, tout simplement, car nos enfants se calquent énormément sur nos habitudes. Comprenez que si vos habitudes alimentaires sont plutôt saines, vos enfants prendront les mêmes et en retireront du plaisir. Même si vous pensez que ce n’est pas possible pour vos enfants à vous, croyez-moi, toutes les habitudes peuvent être changées. Je vous rappelle que c’est vous qui tenez les rênes.

Vous êtes leur exemple !

La question qui va se poser n’est pas celle de si vos enfants peuvent changer, mais si vous-même arrivez à changer…

Si vous mangez sucré, trop salé et trop gras, si vous-même avez de mauvaises habitudes, il sera très difficile de changer les habitudes de vos enfants.

De même, si vous fumez devant votre enfant et que vous lui dites « il ne faut pas fumer plus tard, ce n’est pas bon pour la santé », votre enfant s’en moque, il va simplement observer votre comportement et se calera dessus.

Commencez donc par changer vos propres habitudes. Prenez cette décision et dites-vous : « J’ai envie que mes enfants mangent sainement, donc je transforme mon alimentation. Je commence à prendre des initiatives pour moi, pour changer ma façon de manger, et au fur et à mesure, je vais aider mes enfants à changer la leur. »

C’est comme cela que vous obtiendrez des résultats. Je vous garantis que ça vaut le coup. Qu’il s’agisse de leur santé (à court ou long terme), de problèmes de poids, d’hyperactivité, de fatigue ou autre, la réduction du sucre agira sur plusieurs plans. Les bénéfices seront multiples : poids, humeur, santé globale, hyperactivité, finances…

Elodie