« Tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime », c’est une phrase que j’ai entendue il y a longtemps dans un séminaire de développement personnel. Elle m’a toujours beaucoup inspirée. En tant que coache en nutrition, je m’y réfère aussi. Très souvent, je rencontre des personnes qui souhaitent mincir, perdre 15, 20 ou 25 kilos, qui se sentent bien et qui ont même mis en place différentes stratégies mais qui pourtant n’arrivent pas à atteindre leur objectif et qui se retrouvent devant un mur.

Tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime. C’est un peu à l’image de l’iceberg avec seul le dessus à la surface.

L’iceberg émotionnel

Nous avons de nous-mêmes une image consciente que l’on peut comparer à la partie émergée de l’iceberg et une image inconsciente, composée de souvenirs, de mémoires d’enfance, de tout ce qui est enfoui en nous, de non-dits, qui est la partie immergée de l’iceberg.

Cette mémoire silencieuse est peut-être un refrain entendu enfant, une injonction à finir son assiette (preuve d’une bonne santé) ou à arrêter de trop manger (réponse au modèle de minceur imposé). C’est peut-être aussi le souvenir d’assiettes volumineuses que l’on nous servait et qui ont créé une inversion des repères. Notre mémoire se souvient peut-être des surnoms que l’on nous donnait. J’ai récemment fait une conférence en ligne avec une amie qui se faisait appeler Bouboule quand elle était petite.

Ces souvenirs souvent inconscients ont malheureusement une influence négative sur l’image que l’on a de nous. Ils nous modifient sans même que l’on ne s’en rende compte. Ainsi il est possible d’avoir l’impression qu’extérieurement tout va bien et pourtant rencontrer des blocages, se sentir mal.

Plonger à l’intérieur de soi

« Tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime » et il est important d’oser aller voir plus en profondeur ce qui nous bloque.

J’ai l’exemple récent, lors d’une conférence, d’une personne empêchée par des schémas de pensée. En remontant dans sa mémoire, elle a réussi à se rendre compte que depuis des années elle se sentait jugée par son entourage. Leurs jugements l’avaient heurtée. Quelques mois plus tard, elle avait pris des kilos presque par hasard. Et depuis des années, elle était en surpoids parce qu’elle avait « en travers de la gorge » les jugements de ses proches.

Les proverbes populaires sont très imagés et je pense à ces expressions « avoir quelque chose en travers de la gorge », « ne pas avaler une réflexion », « ça ne passe pas » qui illustrent bien ce que l’on garde en nous.

Très souvent, les personnes en surpoids ont introverti leurs émotions au point de prendre du poids et elles se sont retrouvées prisonnières de blocages internes.

J’ai rencontré de nombreuses personnes avec beaucoup de colère rentrée en elles. Cette colère sourde et le malaise profond avec nos émotions peuvent amener à un surpoids. Manger apparaît comme une solution et un apaisement alors que le mieux serait de traiter et de prendre en compte nos sentiments.

Mais dans un premier temps, la nourriture semble être une solution. De plus, le fait de manger active les hormones dans le cerveau, et permet de se sentir mieux et de bénéficier d’un effet de bien-être pendant quelques secondes. Avec du sucre, c’est encore plus perceptible. Néanmoins, cette instantanéité n’est que ponctuelle puisque très vite l’effet se dissipe pour laisser place à un écœurement, une accumulation de gras et surtout à la réalité de n’avoir pas traité en profondeur sa colère.

Reprendre la responsabilité de ses émotions

Le début du chemin commence par accepter d’avoir des émotions enfouies que l’on ne voit pas forcément, que l’on n’a pas toujours identifié. La suite, et c’est un autre conseil que je vous donne, c’est à chaque fois que vous avez une pulsion alimentaire, que vous sentez que vous allez trop manger, demandez-vous comment vous vous sentez.

Il y a de fortes chances que vous soyez en train de vivre une émotion qui fait manger, comme la colère, la tristesse, l’ennui, le sentiment d’abandon ou de solitude. Ce sont ces sentiments qui poussent à manger. Mais en réalité se nourrir n’est pas la réponse adéquate car très souvent après avoir avalé une tablette de chocolat, vous vous sentez encore seul/e, après avoir fini un paquet de gâteaux, vous êtes encore en colère.

Arrêter de se détruire et de se saboter, c’est accepter ses émotions. Reculez, prenez de la distance avec la plaquette de chocolat ou le paquet de gâteaux. Concrètement, buvez un verre d’eau et respirez. Demandez-vous ce qui se joue en vous et la manière d’y répondre autrement qu’en mangeant. Marcher, téléphoner à un/e ami/e, regarder une vidéo amusante ou pour évacuer de la colère, taper des pieds, donner un coup de poing dans un coussin, prendre quelques minutes afin de sortir vos émotions négatives sont des possibilités.

Les solutions simples et efficaces existent. Je les mets en place avec les personnes que je coache. Nul besoin d’une méthode miracle ou de dépenser des milliers d’euros pour se sentir mieux. Vous avez besoin de reprendre la responsabilité de vos émotions car « tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime ».