Flexitarisme… Voici un mot que l’on entend de plus en plus souvent et qui paraît quelque peu barbare ! Pourtant, vous aussi, vous êtes peut-être flexitarien sans le savoir. Décryptons ensemble ce nouveau régime alimentaire

Le flexitarisme, qu’est-ce que c’est ?

« Flexitarisme » est un mot-valise issu de la contraction de « flexible » et « végétarisme » est un mode alimentaire visant à consommer moins de viande rouge et de poisson. Le régime flexitarien est à la croisée des chemins entre le régime « omnivore » qui consiste à consommer tous les aliments sans restriction, le « végétarisme » et le « véganisme ».

Concrètement, le flexitarien est une personne qui mange de la viande de temps à autre, mais l’exclut la plupart du temps de son régime alimentaire. Cette personne consommera des végétaux et des protéines végétales sur 80% de ses repas, mais se fera plaisir occasionnellement avec un bon steak ou un beau poisson.

En réalité, le flexitarien est avant tout une personne qui n’adhère pas complètement à un régime ou une philosophie stricte, mais l’adapte en fonction de ses goûts et de ses envies. Le flexitarisme s’oppose ainsi à toute forme de dogme alimentaire, tel que le véganisme qui exclut totalement toute forme de protéine animale.

Mon expérience du flexitarisme

Personnellement, j’ai été végane pendant plusieurs années. Ce mode d’alimentation me convenait parfaitement, et puis un jour, en passant devant un boucher, j’ai senti une odeur du poulet rôti… J’ai eu une sorte de pulsion, je me suis vue ouvrir les portes de cette rôtissoire et croquer dans un poulet. Je ne l’ai pas fait, mais j’en avais très envie.

Pendant plusieurs jours, je me suis interrogée sur les raisons de cette pulsion. Que se passait-il ?  Pourquoi avais-je subitement envie de viande ? D’où venait ce désir soudain de croquer dans un morceau de poulet ?

J’ai décidé de faire des analyses de sang. Elles ont démontré que j’avais une forte carence en vitamine B12. C’est une carence très habituelle chez les véganes, même lorsqu’on équilibre bien son alimentation et qu’on se supplémente…

J’ai alors compris que cette façon de manger ne me convenait plus et que j’avais probablement besoin de réintégrer quelques protéines animales. J’ai essayé. J’ai pensé que j’allais vomir parce qu’à l’époque, je considérais vraiment la viande comme un cadavre dans mon assiette. Mais finalement, ça m’a fait beaucoup de bien et ça m’a permis de retrouver de l’énergie.

Depuis, j’ai conservé une alimentation majoritairement végétarienne, mais je mange occasionnellement de la viande et du poisson.

Le flexitarisme, une philosophie ?

Le maître mot du flexitarisme, c’est la flexibilité. Aucune interdiction donc, mais un principe : sortir de la surabondance alimentaire pour consommer mieux.

Concernant la viande et le poisson notamment, l’idée est d’en consommer de manière très occasionnelle mais en privilégiant la qualité : du Bio, produit localement et dans de bonnes conditions. Pour ma part, j’achète la viande au marché, en veillant soigneusement à la provenance.

En ce sens, on peut dire que le régime flexitarien est, sinon une philosophie, a minima un art de vivre. Par exemple, si vous avez envie d’un burger, vous n’irez pas au Mac Do ! Vous choisirez une bonne brasserie, qui se fournit chez des producteurs locaux ou bien vous achèterez un très bon steak haché bio et vous préparerez un délicieux burger maison.

Le flexitarisme est intéressant pour sa souplesse. Il permet de laisser libre court à ses envies, tout en suivant 80% du temps une alimentation saine qui fait la part belle aux protéines végétales, aux légumes, aux fruits et à tout ce qui vient régénérer son corps.

Apprendre à s’écouter

Finalement, ce qui semble important, c’est d’apprendre à écouter son corps. Ma pulsion de viande était un signal qui m’a permis de déceler une carence alimentaire. Si vous êtes végane et que vous avez parfois envie de viande, c’est peut-être le signe que vous manquez de quelque chose…

Mais, cela peut également être un message inconscient. Peut-être suivez-vous un régime qui vous enferme. Certes, les convictions philosophiques du véganisme sont très fondées et très nobles, mais peut-être qu’elles ne vous conviennent pas à 100%.

L’alimentation, n’est pas qu’une religion, c’est avant tout une manière de conserver la santé et de se faire plaisir. Or, on sait que si un type d’alimentation génère de la frustration, il conduira nécessairement à une forme de compensation. Il n’est pas rare de voir des personnes véganes en surpoids : elles se sentent frustrées plus ou moins consciemment et compensent sur le gras et le sucré.

Alors même si le terme est un peu barbare, le flexitarisme mérite qu’on s’y intéresse. Finalement, ce n’est rien de plus que gérer son alimentation en fonction de ses envies et en privilégiant la qualité. Il s’agit d’un équilibre 80/20 : 80% du temps, sain et plutôt végétal et 20% du temps, trash, on se fait plaisir, on ne fait pas attention et on mange par exemple des protéines animales.